Dormez profondément braves gens : tout va bien !

Le titre ci-dessus aurait pu être celui de l'article consacré à notre commune dans un journal local, il y a environ 3 semaines (Nouvelle République du jeudi 18 décembre 2014, page 21).

Sur une demi-page le maire de notre commune ouvre les dossiers communaux.

Evidemment, cela est plus pratique et plus confortable de faire cette information via un quotidien plutôt que face à la population.

A ce sujet, on peut se demander quand seront organisées les réunions de quartier ?.

Dans cette communication sont donc listés quelques points de désagréments qui se présentent à notre commune :

• Perte du statut de chef lieu de canton et -excusez du peu- perte de 32 000 € de dotation globale de fonctionnement pour la commune. 

• Le risque que le site de la laiterie devienne une friche industrielle.

Mais notre maire a déjà une solution : "S'il doit y avoir une suite économique, le dossier reviendra, compétence oblige, à la communauté de communes du Mellois" .
Dans certaines régions on apelle cela le jeu de la "patate chaude".

Puis, le locuteur passe aux sujets d'actualité plus positifs, dont l'examen montre toute la maîtrise :

• Ecole François Dallet ? un groupe de réflexion a prévu : "un agrandissement de la restauration, une séparation de celle-ci et de la garderie, la restauration de la maternelle, l'aménagement de préaux et l'accessibilité".

Ce qui n'est pas exact puisque, à ce stade des études, le groupe de réflexion n'a fait que lister les priorités et que donc, rien n'est encore prévu.

En effet, si les priorités ont été établies (et encore il en manque comme par exemple le problème de stationnement devant l'école) tout est encore à décider.

C'est pour cela que, en conseil il a été décidé de faire appel à un programmiste dont la mission sera d'affiner le projet, et de faire des propositions concrètes qui permettront de savoir qu'elle est la solution qui se rapproche le plus du cahier des charges (rénovation ou construction) et son coût. 

• La Maison médicalisée : "pose de la première pierre avant fin 2015".

Cest balayer bien vite les difficultés à établir le montage technique et financier d'un projet qui repose sur les communes de Pamproux et La Mothe qui désormais n'appartiennent plus aux mêmes communautés de communes.

Dans l'article la commune de Pamproux se trouve d'ailleurs accrochée par le maire de La Mothe : "c'est Pamproux, sans aucun dentiste ni médecin, qui le dit".

• Le contrat avec l'EPF (Etablissement Public Foncier) : une solution valable?

Là encore, pas de problème : la commune a 5 ans "pour trouver des repreneurs".

A deux détails près :

• 5 ans pour trouver un repreneur pour un immeuble à vocation commerciale, dans un milieu rural, c'est pour le moins un peu court.

• 5 ans, c'est aussi -et surtout- le délai au terme duquel la commune devra rembourser l'investissement réalisé par l'EPF (la convention passée avec celui-ci porte sur 300 000€).

Ce projet a été proposé au conseil sans qu'une étude sur les finances de la commune à moyen terme -3 ans par exemple- n'ait été réalisée.

Et sous une forme d'urgence étonnante : le maire a refusé notre proposition de décaler d'un mois la décision sur ce sujet pour que soit organisée cette réflexion sur l'aspect financier.

Ainsi, c'est dans une espèce de brouillard que ce projet brouillon a été adopté par un vote à bulletin secret, et encore de justesse avec 9 voix pour, 7 voix contre et 3 bulletins blancs. C'est à dire que 10 conseillers sur 19 n'ont pas validé ce projet dont les conséquences financières ne sont que repoussées : dans 5 ans la commune, repreneur ou pas n'aura d'autre choix que de rembourser.

L'article de la NR se termine là, sans que ne soient proposés à l'attention des Mothais d'autres sujets d'actualité tels que :

• La fermeture de la trésorerie. On nous a indiqué en conseil que cette fermeture n'avait rien à voir avec notre rattachement à la communauté de communes du Mellois - dont acte.

• Le passage de la redevance à la taxe pour le règlement de l'enlèvement des ordures ménagères. Ceci aura indéniablement des conséquences financières significatives pour certains Mothais. Nous avons déjà évoqué ce sujet dans un précédent article intitulé : "Le traitement des ordures ménagères : modifications importantes à venir". Là aussi, mais cette fois par la voix du premier adjoint, on nous précise que la même manoeuvre se serait produite si nous avions rejoint le Saint-Maixentais. Ce qui est faux (une erreur dudit premier adjoint?) puisque, côté Saint-Maixentais, la réflexion sur ce sujet a été repoussée au prochain exercice. Comme quoi il existe des collectivités où les décisions prises ne le sont pas forcément dans l'urgence et sans concertation. 

Bref, une communication partielle, béatement soporiphique, dont on ne doute pas qu'elle servira de base à la présentation des Voeux à venir.

 Jean-Charles GHIRINGHELLI